L’histoire de la capoeira
Des origines Africaines
Faute d’archives, la naissance de la capoeira est entourée de mystère. Elle puise ses origines en Afrique, à l’époque de l’esclavage. Transportés par dizaines de milliers sur les côtes brésiliennes, les Africains de différentes régions apportaient avec eux leur culture, leur religion (le candomblé), leur instrument de musique (le berimbau) et leurs traditions culinaires. Peu à peu, pour résister et s’affranchir, ils ont développé en secret, une forme de lutte, déguisée en danse : la capoeira.
Le combat de rue
Née aux alentours de Salvador, capitale de l’Etat de Bahia, la capoeira a souffert de répression. Elle fut interdite longtemps car elle donnait aux Africains un sentiment d’appartenance identitaire, elle formait des lutteurs dangereux et provoquait parfois des blessures chez les esclaves. Rituel de danse et de combat, la capoeira était pratiquée en cachette. Le capoeiriste était en général un marginal, blanc, mulâtre ou noir, expert en coups de pieds, coups de têtes, et autres coups à l’arme blanche. À Rio de Janeiro, des bandes de capoeiristes terrorisaient la population.
La naissance d’un art martial
Soucieux de rendre cette discipline respectable et de la transformer en véritable art martial, Mestre Bimba (Manuel dos Reis Machado, 1900-1974) a ouvert la première académie de capoeira, en 1932, à Salvador. Il a introduit des mouvements de « batuque » (nom commun à quelques danses afro-brésiliennes), créé une nouvelle méthode d’enseignement et un nouveau style : la « Capoeira Regional ». Il a transformé le combat de rue en un système de lutte structuré.
En 1941, Mestre Pastinha (Vicente Ferreira Pastinha, 1889-1981) a ouvert son école de capoeira Angola. Grâce à ces deux mestres, figures centrales de ce sport au XXème siècle, la capoeira était, pour la première fois depuis 400 ans, enseignée et pratiquée en dehors de la marginalité. Ce sont les ancêtres mythiques de tous les capoeiristes. Système de self-défense, la capoeira témoigne des traditions culturelles brésiliennes à travers le langage du chant et celui des mouvements du corps.
La capoeira aujourd’hui
Au Brésil, cette lutte est aujourd’hui pratiquée dans les écoles, à l’université et dans les écoles de Police. On estime à un ½ million le nombre de capoeiristes Brésiliens. Mondialement reconnue, la capoeira est un art de vivre et de combattre.